Conseils de sécurité d’un guide professionnel pour le ski hors-pistes

Mike Hattrup, ancien membre de l’équipe de ski des États-Unis, a grandi en pratiquant le ski de bosses et était habitué à rester dans les zones balisées. Lorsqu’une déchirure du ligament croisé antérieur a mis fin à sa carrière de skieur professionnel, il est devenu la vedette du film The Blizzard of Aahhh’s, largement connu pour avoir introduit le concept de ski extrême auprès du grand public. Il a marqué le début d’une vie consacrée au ski en haute montagne, hors-pistes.

Bien que Mike Hattrup ait terminé le film en naviguant avec talent sur les goulottes étroites et les pentes raides de Chamonix, en France, il s’est rendu compte, hors caméra, qu’il « n’avait rien à faire là sans guide », ce qui l’a incité se former sur la sécurité et à obtenir les certifications nécessaires pour devenir guide de ski. Voilà désormais 22 ans qu’il travaille dans ce domaine et qu’il mène des excursions dans des refuges aux États-Unis et en Europe.

Hattrup emporte un système de communication par satellite inReach® chaque fois qu’il organise un voyage. Il a partagé avec Garmin quelques-uns de ses conseils pour se préparer au hors-pistes.

On a tous entendu parler de sorties qui ont mal tourné en hors-pistes, mais la plupart d’entre nous restent optimistes lorsqu’il s’agit de nos propres excursions : ces histoires n’arrivent qu’aux autres. Cependant, en prenant un peu de recul, on admet volontiers que, les autres, c’est nous.

Comme la plupart de ces incidents sont rares, on les oublie et on ne s’y prépare pas. Et pour être honnête, si vous vous prépariez pour tous les problèmes qui peuvent survenir en hors-pistes, vous porteriez tellement d’équipement que vous ne seriez pas en mesure de vous déplacer, et encore moins de prendre du plaisir à skier. Alors, quelle est la bonne quantité de matériel à emporter ? Je m’abstiendrai d’énumérer tout le contenu de mon sac sur cette page. Je vais plutôt vous livrer quelques réflexions pour vous aider à déterminer le matériel de sécurité nécessaire lors de vos excursions en hors-pistes. En bref, les risques peu probables auxquels j’essaie de me préparer sont aussi ceux dont les conséquences sont majeures : il est difficile d’improviser une solution.

Lorsqu’on pratique le hors-pistes, il est impératif de s’y préparer et d’avoir conscience des risques d’avalanche. Il faut absolument suivre une formation aux avalanches et emporter les outils nécessaires (balise, pelle et sonde) et nombreux sont ceux qui renforcent leur sécurité avec un airbag. Cependant, deux tiers des accidents en hors-piste ne sont pas liés aux avalanches, et seul un petit nombre d’entre nous a suivi une formation ou même emporté des équipements ou des fournitures pour faire face à ces situations. Ci-dessous, je me concentrerai sur la manière de se préparer aux 66 % d’incidents restants en hors-pistes.

  1. Kit de réparation. En général, je prends des outils pour résoudre les problèmes qui m’empêcheraient de retourner à la voiture, puis j’essaie d’improviser pour les soucis pénibles qui ne m’empêcheront pas de me déplacer. Par exemple, je n’emporte pas de rondelle supplémentaire pour les bâtons, même si elles sont légères, car perdre une rondelle n’est qu’un inconvénient. Cela ne m’empêchera pas de retourner à la voiture. Je peux bricoler une rondelle de fortune avec des brindilles et du ruban adhésif. Cependant, si une fixation se détache d’un ski dans la poudreuse profonde, il sera presque impossible de remonter la pente. J’emporte donc du mastic époxy de plomberie, des ressorts Helicoil et des vis supplémentaires qui me permettent de remonter une fixation.

  2. Trousse de premiers secours. Ce que vous emportez dans votre trousse de premiers secours dépend en partie de votre formation. En tant que secouriste en milieu sauvage, mon matériel est différent de celui d’un ambulancier ou d’un médecin. La plupart des urgences médicales en ski de randonnée sont liées au froid, à l’orthopédie ou aux plaies ouvertes. Même si vous n’avez aucune formation médicale, vous devez pouvoir arrêter un saignement, poser une attelle sur une articulation ou un os cassé et garder quelqu’un au chaud. Des pansements, des pansements papillons ou des Steri-Strips et un peu de gaze devraient vous permettre d’arrêter la plupart des saignements, et vous pouvez improviser une attelle avec des bâtons de ski, des sondes, des pelles, des couches supplémentaires et des sangles de ski ou une corde d’accessoire.

  3. Rester au chaud. Avec un allume-feu, un petit sac de bivouac et un peu de savoir-faire, vous devriez être capable de construire un abri et de garder quelqu’un au chaud. Car même si vous êtes bien préparé, il est toujours possible de se faire surprendre. Vous pouvez perdre un ski dans de la neige profonde, avoir une urgence médicale ou un des membres de votre groupe dans l’incapacité de bouger. Sans forcément être à l’aise, vous devez pouvoir rester en vie et conserver tous vos doigts si vous passez une nuit dehors. Vous aurez besoin d’un moyen de vous protéger du vent et de vous isoler du froid : apprenez à creuser un abri d’urgence. Très faciles à réaliser, ils tiennent incroyablement chaud et vous pouvez en construire un en utilisant le matériel que vous apportez normalement lors d’une excursion à la journée. Et au lieu d’emporter un matelas isolant fin, qui prend de la place et ajoute du poids, choisissez un outil multifonction avec une scie pour pouvoir couper des branches d’arbre et vous isoler de la neige.

  4. Moyens de communication. On néglige souvent les moyens de communication. Les gens se fient trop à leur téléphone portable, qui peut tomber en panne de batterie, ne pas capter le réseau ou être endommagé. Je travaille pour deux entreprises d’accompagnement, Sun Valley Guides et Pro Guiding Service, et même si nous avons tous des téléphones portables (principalement pour s’orienter), nous avons aussi des appareils inReach Mini. Ils sont petits, légers et durables et vous permettent d’avoir une carte GPS de secours et des prévisions météorologiques. De plus, leur batterie dure bien plus longtemps que celle d’un téléphone. Mieux encore, quelle que soit la couverture cellulaire, vous pouvez communiquer dans le monde entier. Vous pouvez envoyer un message pour demander de l’aide en cas d’urgence mais, le plus souvent, vous enverrez des messages pour rassurer vos proches et appeler les secours. « Chérie, nous avons passé une heure à chercher un ski perdu. On va bien mais on rentrera à la maison après la tombée de la nuit. »

En résumé, vous ne pourrez pas emporter suffisamment d’équipement pour parer à toutes les éventualités en hors-pistes. Concentrez-vous sur les situations aux conséquences graves, même si elles sont peu probables. Déterminez ce que vous pouvez improviser avec les objets que vous emportez normalement pour une randonnée à ski, puis ajoutez les articles supplémentaires nécessaires. Enfin, assurez-vous d’avoir un système de communication infaillible.

REMARQUE : Pour accéder au réseau satellitaire Iridium permettant le suivi en direct et la messagerie, y compris les fonctionnalités SOS, un abonnement satellitaire actif est nécessaire. Certaines juridictions réglementent ou interdisent l’utilisation des appareils de communication par satellite. Il est de la responsabilité de l’utilisateur de connaître et de respecter toutes les lois applicables dans les juridictions où il prévoit d’utiliser l’appareil.

REMARQUE : Mike Hattrup a reçu des produits Garmin.