Les 3 fantastiques l’ont fait !

Steven Le Hyaric, Perrine Fage et Jonathan Metge ont parcouru ensemble les 300 kilomètres de la plus belle des aventures autour du Mont-Blanc. Ces trois spécialistes de l’ultra-endurance, tous équipés de la petite dernière de chez Garmin, la bien-nommée montre connectée « Enduro 2 », et d’une balise de communication par satellite inReach® Mini, ont arpentés les plus grands cols de la région de Chamonix fin août et passé la ligne d’arrivée après 148 heures de course. Retour sur cette aventure humaine exceptionnelle et « hors du temps ».

Il aura fallu pas loin d’une semaine à Steven Le Hyaric, Perrine Fage et Jonathan Metge pour récupérer. « Assez étonnamment, le plus difficile dans cette aventure n’était pas tant physique que psychologique », indique Jonathan Metge… « On a tous tenus la distance même si c’était difficile. On a souffert, parce que le rythme était soutenu et qu’il fallait absolument passer sous la barre des 152 heures. La course, nous l’avons faite contre le chrono. Et contre nous-même aussi, il faut bien le reconnaître. »

Même impression pour Perrine Fage qui constate que ces 300 kilomètres étaient « moins pénibles » qu’elle ne l’imaginait. « J’étais en très bonne condition physique. Pas de douleurs musculaires à déplorer. J’avançais sans trop penser à la distance qui restait à parcourir. Voire que tu passes une heure pour faire 2 kilomètres, c’est tuant pour le moral ! »  Steven Le Hyaric reconnaît que cette aventure était « compliquée, engagée, longue et difficile ». Il détaille : « Je trouve que pas mal d’endroits étaient « limites », très engagés, presque dangereux. Et finalement, peu adaptés à la course. On n’allait pas très vite. C’était long. À vélo, le temps passe beaucoup plus vite. »

« On a fini la course, et ça, c’est une vraie satisfaction », souligne Jonathan Metge qui admet avoir eu la pression tout au long de cette traversée des Alpes. « J’avais promis en interne que nous terminerions la course. Je m’étais engagé personnellement chez Garmin. Il était primordial de ne pas faillir. » Et personne n’a failli. Le trio a avancé. Pensé « en équipe ». Chacun a pris sur soi pour faire de cette folie douce un succès.

Des erreurs, ils admettent en avoir commis. « On aurait peut-être dû mieux gérer le sommeil, concède Steven Le Hyaric. On a choisi de ne pas dormir les premières 24 heures. Avec le recul, je pense que c’était une erreur. » Au total, les 3 athlètes ont dormi moins de 6 heures en 6 jours. C’est peu. « Trop peu, ajoute Perrine Fage. Et gérer son sommeil à 3, ça n’est vraiment pas évidemment. » Jonathan Metge s’en étonne lui-même. « Je me faisais une montagne de cette gestion des temps de repos. Et force est de constater que j’ai plutôt bien gérer, en m’accordant des micro-siestes dès que c’était possible. Je partais devant pour prendre de l’avance sur Steven et Perrine, m’allongeais par terre, fermais les yeux et regagnais un peu d’énergie le temps qu’ils me rejoignent. J’ai appris à dormir 2 ou 3 minutes en course. J’étais incapable de le faire avant de me lancer dans cette aventure. »  En fonction de l’état de fatigue de chacun, Jonathan Metge et Steven Le Hyaric prennent successivement le lead.

Avec la fatigue justement, pas d’engueulade ? « Honnêtement non. Des moments d’exaspération plus que des cris ou des altercations. Surtout quand on se perdait. Et on s’est perdu pas mal de fois », regrette Steven Le Hyaric. « C’est agaçant de tourner en rond quand tu es fatigué, se souvient Jonathan Metge qui a assuré l’orientation du groupe la majeure partie du temps. On avait des caps d’indiqués, au mieux quelques traces… C’était à nous de trouver le bon chemin. Et dans 35% des cas, il était situé hors des sentiers. Avec des choix parfois improbables. » Pour Perrine Fage, cet aspect de la course s’est avéré « déroutant ». « Je ne m’attendais pas à ça. A jardiner autant. C’est stressant ! Surtout la nuit, où tu es sans cesse sur tes gardes. Tu veilles aux chutes de pierres. A l’endroit où tu poses tes pieds. Tu as faim. Et tu perds le fil… tu te plantes de direction. La nuit, l’environnement n’est plus le même. Et un passage qui se trouve à 2 mètres du groupe, évident en pleine journée, devient invisible dans l’obscurité. »

La montre a fait le job ? Le « Oui » est unanime. « Ça n’était pas l’outil le problème, explique Perrine Fage. C’était vraiment cette gestion orientation/fatigue. Et se mettre dans la tête de la personne qui a imaginé ce tracé de course, probablement depuis son ordinateur, voire dans son lit. Mais ça fait partie du jeu. » Pour Jonathan Metge, le matériel a répondu à toutes leurs attentes. « La montre a été très efficace. Avec une autonomie impressionnante Et une fonction tactile sur l’écran qui change la vie et fait gagner un temps précieux. »  Il poursuit : « J’avais les yeux rivés en permanence sur mon Enduro 2. A zoomer et dézoomer pour tenter de comprendre la logique de celui qui avait imaginé la trace. »

La météo a été clémente. « On a eu un peu de pluie, fait remarquer Steven Le Hyaric. Mais rien d’insurmontable. On a eu de la chance côté météo. C’est indéniable. » « On n’a pas eu froid non plus », constate Perrine Fage. « Il faut dire que nous étions super bien équipés. Je regrette juste de ne pas avoir embarqué plus de nourriture. La prochaine fois, je songerai à en prendre un peu plus et à moins me focaliser sur le poids de mon sac. » Parce qu’il y aura une prochaine fois ? « Pourquoi pas oui. Quand nous sommes arrivés au Lac Cornu, j’ai compris le pourquoi de cette aventure… jusqu’alors, je ne parvenais pas vraiment à profiter des paysages et de l’environnement exceptionnel que peut offrir la montagne. A profiter de l’instant. Je m’interrogeais sans cesse… me demandant pourquoi j’avais bien pu m’embarquer dans cette galère. Même si j’avais deux coéquipiers extrêmement bienveillants à mon égard ! Et puis, devant ce lac, à quelques heures du finish, nous avons eu notre moment. » « Un moment de méditation et d’introspection », acquiesce Steven Le Hyaric. « On en avait besoin. Il était salutaire. D’autant que j’étais en souffrance avec ma chute et ma côte brisée. »

Jamais été tentés d’abandonner ? « Jamais ! », rétorque Jonathan Metge. « Nous étions plus déterminés que jamais. Près à dépasser nos limites pour passer la ligne d’arrivée. » Même son de cloche pour Steven Le Hyaric. « Même après ma chute, il n’a jamais été question d’arrêter l’aventure. Je savais en revanche que j’allais en baver. » Il va d’ailleurs parcourir près de 100 kilomètres sans le moindre strapping… un exploit ! « J’avais mal pour lui, se rappelle Perrine Fage. A la seconde où il est tombé, j’ai su qu’il était blessé. Qu’il avait une ou plusieurs côtes brisées. Lui aussi d’ailleurs. Mais Steven est tellement fort mentalement qu’il a repris la course comme si de rien n’était… et en continuant de filmer. » Car Steven Le Hyaric rend compte de tout ce qu’il fait sur ses réseaux sociaux. « C’est vrai que j’aime garder ce fil avec ma communauté. Tenter de montrer à quoi ressemble chacune de mes aventures depuis l’intérieur. Les réseaux sociaux, en vrai, je m’en fous pas mal. Je veux juste partager mes épopées et faire en sorte que les gens se bougent… Si un internaute regarde l’une de mes vidéos et prend ses baskets dans la foulée pour aller courir, j’ai gagné. J’aime cette idée de « transmission ». Quand tu filmes dans l’effort et la douleur, il n’y a pas de scénarisation possible. Tu es dans le dur. Dans la réalité. Et autour du Mont Blanc, les paysages sont magnifiques. Le terrain est hostile. Ça donne envie. »