Emilie Lecomte, de retour du Grand 2 Grand

Emilie-lecomte-1Emilie a démarré le sport très tard et au-delà d’une simple passion, elle a découvert un nouvel art de vivre, de nouveaux fondements. A travers le trail, Emilie aime se dépasser, s’exprimer et part à la conquête de courses mythiques plutôt que de médailles. Elle affectionne la nature et ces immenses espaces de liberté, où les limites sont seulement celles qu’on s’impose.

Entre stages de trail et sorties en montagne, elle collectionne quand même quelques triomphes ; à son tableau parmi d’autres jolies places : deux victoires sur la Diagonale des Fous, une victoire sur le Tor des Géants et elle détient le record mondial féminin de traversée du GR20.

De retour du Grand 2 Grand1, Emilie fait le point.

1/ Est ce que tu pourrais te présenter en quelques lignes pour que les lecteurs apprennent à te connaître ?

Et bien je dirais pour résumer que je suis avant tout passionnée et amoureuse, de la vie, de la nature, du sport en général et des grands espaces !

A part ça, je suis spécialiste de longues distances en Trail depuis 2009 maintenant, et également accompagnatrice en montagne. J’organise des stages et séjours sportifs pour d’autres passionnés !

Emilie-Lecomte-32/ Quel est ton parcours en compétition et comment as-tu vécu ton année 2016 ?

J’ai découvert le sport en compétition très tard, puisque j’ai mis un dossard pour la première fois de ma vie en 2007, c’était sur un Raid VTT appelé « Les chemins du Soleil » … Je me suis prise au jeu, puis j’ai découvert la même année les Raids multisports et la course en montagne. Mais ma première vraie saison de trail n’a démarrée que 2 ans plus tard.

Depuis, je choisis les courses qui me font le plus rêver et celles qui correspondent à l’image que j’ai de l’univers du trail : des courses authentiques, où les maitres mots sont convivialité et partage, avec des parcours en pleine nature, sauvages, techniques et ludiques à la fois.

Concernant la saison 2016, qui n’est pas encore terminée, elle a été semée d’embuches sur toute la première partie. J’ai souffert d’une fracture de fatigue qui n’a été diagnostiquée qu’au mois de Mai. Et j’ai vite compris qu’elle était l’origine de mes soucis de début d’année. Il a fallu ré envisager complétement les choses, et surtout, prendre le temps de guérir.
Un exercice de style assez difficile !

3/ Tu viens de participer la Grand 2 Grand, quel genre de courses est-ce ?

La G2G1, c’est une course à étapes, en autonomie presque complète. « Presque » car l’organisation nous fournit les tentes et l’eau pour les étapes ainsi que l’accès au camp de base. A part ça, on doit porter 7 jours de nourriture, avec une ration journalière imposée de 2000 calories minimum, notre duvet, la doudoune, le matelas, les vêtements de change etc…

C’est une aventure un peu spéciale, introspective et humaine à la fois. On est en mode « gestion » du début à la fin :

– Gestion de la course : une nouvelle étape chaque jour, qui forment un tout, qu’il faut appréhender de manière globale et stratégique.

– Gestion de ses rations alimentaires qu’il faut jauger intelligemment : ni trop, ni trop peu, suffisamment énergétiques, tout en faisant attention au poids total ! Ce qui pèse le plus lourd dans le sac, c’est la nourriture !

– Gestion de sa récupération, des petits bobos au pieds etc…

Autour de tout ça, chaque jour on partage avec les autres coureurs. On se retrouve au camp de base, autour du feu, autour de la gamelle d’eau chaude quand on se fait notre diner … on échange sur notre journée et on découvre d’autres cultures.

Ici on ne parle qu’en Anglais, les coureurs viennent du monde entier, et de tous les horizons… Certains courent pour une cause, comme le Team Jamesy « Jar of hope » et ça permet de voir l’expérience différemment, on relativise !

L’aventure G2G forge l’humilité et le respect, car ici sont mélangés coureurs réguliers et amateurs, qui viennent juste pour faire la traversée, avec l’unique but d’arriver au bout, mais pas toujours avec l’équipement idéal, ni la préparation optimale ; en revanche, ils ont une bonne dose de volonté !

4/ Quelle saveur a cette victoire ? 

La victoire ce n’est que la cerise sur le gâteau ! Evidemment, je suis bien heureuse du résultat, mais le but principal n’était pas tant la place, que de vivre un challenge exceptionnel, nouveau, qui change de ce que j’ai l’habitude de faire, dans un décor de rêve !

Les Etats-Unis …  Je n’avais vu cette partie du désert qu’à la télé, dans les westerns. En vrai, c’est magique, cette nature est si belle. On évoluait sur des surfaces différentes, avec une vue infinie devant nous. On se sent tout petit, seul, face à ces immensités. C’était magique d’être là-bas.

Parfois, la « course » n’est qu’une manière de vivre une expérience sportive, le plus souvent, ce qui compte, c’est la façon dont on le vit, le résultat est un plus !

1Grand 2 Grand : 6 étapes, 7 jours de course, 273km à parcourir, D+ 5499m / D-4477m

Emilie-Lecomte-2