Comment se préparer pour une excursion hors piste avec des risques d’avalanches

Les avalanches sont des phénomènes extrêmement puissants dans l’environnement montagneux hivernal. Elles contribuent à façonner le paysage en coupant des bandes de forêts, en remplissant de neige les vallées et les ruisseaux et en érodant lentement les pentes alpines abruptes.

Parcourir un terrain montagneux enneigé, que ce soit à pied, à ski, en snowboard ou en motoneige, est exaltant, mais se déplacer en toute sécurité dans un terrain avalancheux nécessite un équipement adapté et un certain nombre de compétences. Garmin a demandé à James Floyer, prévisionniste d’avalanches chez Avalanche Canada, ce qu’il recommande aux personnes qui envisagent de se sortir des sentiers battus en se rendant dans les célèbres terrains montagneux du Canada.

Garmin : Depuis combien d’années vous aventurez-vous dans l’arrière-pays ?

Floyer : Je skie dans l’arrière-pays depuis 25 ans et je fais du traîneau depuis 15 ans. Plus jeune, je faisais de l’escalade sur glace et j’ai aussi fait un peu de raquettes, surtout pour accéder aux endroits où il n’est pas possible de porter mes skis.

Garmin : Quel est l’équipement technique essentiel à emporter avec vous lorsque vous vous rendez dans l’arrière-pays ?

Floyer : Cette question est toujours posée en premier, ce qui est logique, car le matériel essentiel est tellement tangible. La réponse est simple : un émetteur-récepteur, une sonde et une pelle. Chaque personne du groupe doit porter les 3 et savoir comment les utiliser. Ils doivent toujours penser à tester leur matériel avant de se rendre dans l’arrière-pays. Le matériel de secours en cas d’avalanche est efficace, mais si vous en avez besoin, c’est que quelque chose a déjà mal tourné. Il faut également tenir compte de plusieurs éléments qui permettent d’éviter d’être pris dans une avalanche.

Garmin : Quel est le meilleur moyen d’éviter d’être pris dans une avalanche ?

Floyer : Commencez par vérifier les prévisions d’avalanches pour votre région. Pour éviter les avalanches, il faut choisir un terrain adapté aux conditions actuelles. Il est donc important de s’efforcer de comprendre les conditions qui prévalent. Si vous n’êtes pas sûr que votre destination soit un bon choix, utilisez un outil tel que le planificateur de voyage Avaluator pour vous aider à évaluer si l’itinéraire est judicieux. Le planificateur de voyage donne des recommandations basées sur le niveau de l’itinéraire prévu, en utilisant l’échelle d’exposition au terrain avalancheux en 3 points et le niveau de risque d’avalanche actuel. Si votre voyage vous amène au Canada, une version interactive est disponible sur le site Web d’Avalanche Canada.

Garmin : Pouvez-vous nous donner quelques exemples courants de dangers liés au hors piste et/ou à la météo auxquels il faut faire attention lorsqu’on s’aventure en terrain avalancheux ?

Floyer : Apprendre à reconnaître les endroits où une avalanche est susceptible de se déclencher est une compétence importante à développer. Les convexités du terrain, où l’angle de la pente augmente, sont les endroits où le manteau neigeux est le plus sollicité. S’il y a une couche faible dans le manteau neigeux, un rouleau convexe est l’endroit où vous êtes susceptible de la déclencher. Faites également attention aux pentes ouvertes où des rochers ou de petits arbres sont visibles. Ce sont des points faibles potentiels dans le manteau neigeux qui pourraient être déclenchés. Toutes choses égales par ailleurs, je préférerais une pente entièrement blanche à une pente tachetée.

Les signes météorologiques importants qui indiquent une augmentation du risque d’avalanche sont une neige abondante (plus de 2 cm/heure), une température de l’air proche ou supérieure à 0 degré C ou la pluie. Il y a aussi d’autres facteurs, bien sûr. Le vent est l’architecte des avalanches. Il convient donc d’être attentif à la configuration du vent, lorsqu’il a pu déplacer la neige et créer des plaques de vent.

Garmin : Comment puis-je apprendre à prendre des décisions de planification intelligentes, à évaluer les conditions et à éviter les situations dangereuses ?

Floyer : La meilleure façon d’apprendre est de suivre un cours d’introduction à la sécurité en avalanche (CSA). Vous pouvez considérer votre cours CSA comme votre billet d’entrée dans l’arrière-pays. Vous y apprendrez les compétences de base dont vous avez besoin pour rester en sécurité en terrain avalancheux. Les cours CSA sont très amusants. Ils sont pratiques et vous amènent à sortir en terrain instable (ou à proximité si les conditions sont mauvaises).

Garmin : J’ai entendu dire qu’il fallait se déplacer un par un sur les pentes avalancheuses. Pourquoi cela ? Y a-t-il d’autres choses que vous devez faire lorsque vous vous déplacez dans les montagnes ?

Floyer : Se déplacer un par un en terrain avalancheux vous donne une marge d’erreur. Si vous vous trompez dans votre évaluation de la pente et qu’une avalanche se déclenche, seul un membre du groupe est touché. Les autres membres peuvent aider cette personne en utilisant leurs compétences en matière de sauvetage. D’autres bonnes habitudes de voyage consistent à toujours se regrouper dans des endroits sûrs, à rechercher activement les instabilités pendant le voyage et à utiliser une bonne communication au sein du groupe.

James Floyer, prévisionniste d’avalanches auprès d’Avalanche Canada

Garmin : Les professionnels des risques d’avalanches parlent souvent des facteurs humains qui contribuent aux accidents en terrain instable. Comment pouvons-nous nous contrôler pour ne pas être victimes d’une erreur de décision ?

Floyer : Oui, nous sommes certainement de plus en plus conscients de l’effet que les facteurs humains peuvent avoir sur nos décisions, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. L’un des principaux facteurs humains qui peut contribuer à de mauvaises décisions est la complaisance, qui peut se produire lorsque vous êtes dans une zone que vous connaissez bien. Ou alors, c’est un jour sans nuages, vous êtes avec de bons amis et vous avez l’impression que rien ne peut mal tourner. Le fait de structurer votre processus de décision vous aide à vous prémunir contre cette tendance naturelle à baisser la garde.

Les bons facteurs humains incluent notre capacité à communiquer. Assurez-vous que tous les membres du groupe participent à la prise de décision. Partagez vos observations tout au long de la journée et écoutez l’avis de chacun, quel que soit son niveau d’expérience. Si c’est vous qui êtes inexpérimenté, parlez-en ! N’hésitez pas à poser des questions. C’est le meilleur moyen d’apprendre des autres qui ont peut-être plus de kilomètres à leur actif.

Garmin : Comment un appareil de communication par satellite inReach® peut-il être utile lors d’un sauvetage en avalanche ?

Floyer : Un appareil inReach peut certainement être un outil clé pour obtenir de l’aide. Vous pouvez déclencher un SOS et communiquer avec une équipe d’intervention pour coordonner l’extraction. Le sauvetage d’un compagnon nécessite une réponse rapide, car l’asphyxie d’une victime ensevelie commence à se produire après seulement 10 minutes. Si vous disposez de sauveteurs supplémentaires, il est bon qu’une personne communique via un inReach ou un autre système de messagerie par satellite. L’aide extérieure est vraiment précieuse pour assurer le transport des victimes vers un établissement médical, ce qui peut améliorer considérablement leurs chances de survie. Avalanche Canada est un organisme non gouvernemental, sans but lucratif, qui se consacre à la sécurité publique en matière d’avalanches. Pour en savoir plus, consultez le site avalanche.ca/about.

AVIS : Pour accéder au réseau satellitaire Iridium pour le suivi en direct et la messagerie, y compris les capacités SOS, un abonnement satellite actif est nécessaire. Certaines juridictions réglementent ou interdisent l’utilisation des appareils de communication par satellite. Il est de la responsabilité de l’utilisateur de connaître et de respecter toutes les lois applicables dans les juridictions où l’appareil est destiné à être utilisé.