Coast to Coast by Garmin : journal de bord de Jérôme

Au
cours du mois de mai, nous avons procédé à une
sélection
pour élire l’athlète qui deviendrait notre ambassadeur Garmin sur
le Coast to Coast : une traversée des Pyrénées en 10 jours à vélo.

C’est
Jérôme qui a emporté la mise et qui nous livrera son mini-journal de bord tout
au long des 750km du parcours !

J-2 avant le départ

Dernier
entraînement : belle sortie de 50 km entre vignes, lac, et montagnes. Le
matériel est prêt. Demain, journée de transfert vers Biarritz, où nous
retrouverons le groupe avec lequel nous réaliserons la traversée des Pyrénées.
Nous allons en prendre plein les yeux, et espérons une météo clémente !

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J-1 avant le départ

À la
veille des premiers coups de pédales sur le Coast to Coast, l’ensemble du groupe
est bien arrivé à Biarritz : je ferai route avec un couple de californiens et
un New-Yorkais. Sous l’encadrement de Julien, notre sympathique guide, nous
avons suivi un premier briefing au cours duquel les Edge 810 nous ont été
remis. Nous en découvrirons toutes les fonctionnalités progressivement. Nous avons
pu échanger sur nos expériences à vélo au cours d’un sympathique dîner.


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Etape 1

C’est
parti ! Nous avons pris la route vers 09H30 de Biarritz, après avoir dégusté un
morceau de Gâteau Basque au petit-déjeuner. Nous quittons rapidement les
rivages de l’Atlantique et ses surfeurs pour entamer notre périple d’ouest en est,
de l’océan à la mer, entre culture montagnarde et marine. Au fil des
kilomètres, le soleil matinal disparaît, mais nous n’aurons pas à subir la
pluie. Nous entrons dans de verdoyants vallons basques, passons par le bourg
d’Espelette (célèbre pour ses piments), longeons la rivière « Nive »,
avant d’arriver à Saint-Jean-Pied-de-Port. Nous sommes sous le charme de cette
ville médiévale, halte célèbre des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Au
sud de Saint-Jean-Pied-de-Port se situe le col de Roncevaux (1 057 m), en
Navarre, rendu célèbre par la bataille entre les Vascons et l’armée de
Charlemagne, commandée par Roland. Ce col est également un passage important
des chemins de Saint-Jacques.


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Etape 2

L’itinéraire de ce jour nous a conduit de Saint-Jean-Pied-de-Port à Arette, sur 74 km particulièrement humides. Sous une pluie continue, nous quittons progressivement le pays basque pour entrer en Béarn, en passant par les cols de Haltza et Burdincurutcheta. Les premières pentes étaient ardues, mais chacun a franchi ces difficultés à son rythme. Les plus belles images en mémoire étaient probablement les troupeaux de vaches et brebis traversant les routes en toute liberté, dans des paysages brumeux.

Arrivés en Béarn, l’une des spécialités culinaires locales est la garbure, soupe typique de la région. Non loin d’Arette, à La-Pierre-Saint-Martin, on peut également découvrir un site géologique d’exception : la Salle de la Verna, troisième plus grande cavité sous-terraine au monde (194 m. de haut, 5 hectares de superficie).
Malgré le mauvais temps, j’ai parcouru l’entièreté du parcours, pour avoir la trace GPS et profiter au maximum du voyage. Nos compagnons de route américains ont mis pied à terre en haut du col, pour éviter le froid et la descente périlleuse.

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Etape 3

Ce mercredi, nous sommes partis d’Arette, pour rallier Argelès-Gazost, sur 97 km. Après avoir franchi le col d’Issor, nous entrons en Vallée d’Aspe. Nous ne sommes pas très loin d’Oloron-Sainte-Marie, dont l’une des spécialités est « Le Russe » (dessert de la fameuse pâtisserie Artigarrède, qui peut être dégusté avec un Jurançon local).

C’est dans cette vallée, juste après Issor, que le groupe se scinde : Steph et les deux Pat’ prennent l’option de longer le piémont pyrénéen, tandis que je pars seul à l’assaut du Col de Marie-Blanque. Après avoir traversé le magnifique plateau du Bénou, je rattrape le trio à Laruns, où le niveau du gave d’Ossau est quasiment en crue.

Nous attaquons alors le Col d’Aubisque sans avoir pu apercevoir le Pic du Midi d’Ossau, caché derrière les nuages. La pluie fait à nouveau son apparition au milieu de l’ascension, entre Eaux-Bonnes et Gourette. Chacun arrive au sommet satisfait, et nous faisons une pause déjeuner avant d’attaquer la descente vers Argelès-Gazost.
Mais si la route vers le Soulor était « encore » praticable pour des cyclistes, elle était interdite aux véhicules motorisés en raisons des zones couvertes de boue et de pierres par les glissements de terrains et cascades déclenchées par les précipitations importantes de ces dernières heures. Notre guide Julien a donc été contraint de rebrousser chemin, et de contourner les montagnes par Lourdes, tandis que je restais à l’arrière de notre petit peloton, pour m’assurer que chacun aille bien dans la descente. Nous franchissons le col du Soulor, et entamons les derniers 20 km vers Argelès-Gazost. A quelques encablures du but, nous terminons le parcours avec une averse de grêle, pour couronner une journée épique.
Ce soir, nous ne sommes pas loin de Lourdes, célèbre pour ses pèlerinages entrepris à la suite des apparitions de la Vierge Marie. Lourdes est aujourd’hui sous les eaux, et les sanctuaires ont dû être fermés et évacués. Au-delà de notre aventure, nous réalisons la violence des crues qui touchent la région. Avec philosophie, il est bon de se dire que la nature reste plus forte que l’homme.
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Etape 4
 

La quatrième étape de notre Coast to Coast à travers les Pyrénées nous a offert une longue et bonne journée de vélo. Après un passage par l’atelier vélo situé derrière l’hôtel, où notre trio de cyclistes américain a pu découvrir un maillot signé par Lance Armstrong (séquence authentique « Tour de France »), nous avons attaqué notre itinéraire par la montée d’Hautacam, la route du Tourmalet étant impraticable. Au fur et à mesure de la montée, nous avons découvert les paysages meurtris : la vallée inondée par les crues des gaves de Pau et du Lavedan… Nous terminerons notre petit-déjeuner en haut de ce mythique col Hors-Catégorie, avant de redescendre pour enchaîner sur les cols de Lingous et de la Croix Blanche. Puis nous arrivons dans la vallée de l’Adour, où notre guide Julien nous prépare un bon déjeuner. Sitôt ravitaillés, nous entamons l’ascension du col d’Aspin, du haut duquel nous pourrons apercevoir une partie du massif de la Maladeta, entre les nuages. Enfin, nous franchissons le Peyresourde en fin d’après-midi, avant de rallier Bagnères-de-Luchon. Ici aussi, les crues ont fait des dégâts : nous serons probablement obligés de contourner le col de Menté demain matin, en raison de l’ampleur des inondations survenues à Saint-Béat, où le président Hollande s’est rendu aujourd’hui même.

Au final, la journée aura été longue, très longue : 137 km, 3 600 m. de dénivelé positif, et plus de 9 heures se sont écoulées entre le départ d’Argelès-Gazost et l’arrivée à Bagnères-de-Luchon. Hautacam et l’absence de pluie (nouvelle positive pour la région) resteront les deux faits marquants de cette quatrième étape.
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Etape 5

Après un départ de
Bagnères-de-Luchon vers 8h30, nous avons descendu une partie de la vallée de la
Garonne, très sinistrée également. Nous ne pouvons emprunter le col de Menté,
et optons pour les cols des Ares et de Buret en guise d’échauffement. Vient
ensuite l’ascension du Portet d’Aspet, dont les dernières pentes sont
redoutables. C’est en descendant ce col que Fabio Casartelli a perdu la vie en
1995, et une stèle nous rappelle que le vélo reste dangereux (ne jamais partir
sans casque !).

Nous arrivons déjà en Ariège, et déjeunons à Audressein, après une petite chute
sans gravité de notre couple californien. Nous dégustons d’excellentes tielles
sétoises (découverte culinaire pour l’ensemble du groupe) dénichées par notre
guide Julien ! Profitons en pour lui tirer un grand coup de chapeau : il s’adapte avec une
rapidité impressionnante à toutes les situations (intempéries, soucis
mécaniques…). Jamais de stress, que des solutions !

Après le repas, la pluie fait à nouveau son apparition dans le col de la Core.
Une ascension magnifique : le col se dresse devant nous tel un mur, avec une
alternance de bois, pâturages, et zones enneigées, non loin du lac de Bethmale. C’est aussi la région des ours pyrénéens, et les opposants à sa réintroduction
s’expriment en laissant des inscriptions « ours NON » sur les routes. La descente vers Oust se fait avec prudence, dans un brouillard épouvantable.

Au terme de cette 5ème étape, nous avons parcouru 528 km depuis Biarritz, et la
méditerranée se rapproche !

Allez « Oust », bonne soirée et à demain (grosse journée prévue, avec
autour de 3000 m. D+) !

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Etape 6

Ce matin, nous quittons Oust vers 8h45 et
prenons la direction d’Ax-les-Thermes, pour une journée exclusivement
ariégeoise. Sous une petite bruine, notre itinéraire commence par 17 km de faux
plat montant jusqu’à Aulus-les-Bains, où nous attaquons le col d’Agnés (1570
mètres). Après une montée brumeuse, nous apercevons enfin le soleil et
enchaînons avec le Port de Lers, autour duquel de nombreux névés subsistent.

S’ensuit une longue descente vers
Tarascon-sur-Ariège, où nous faisons une pause café avec Pat’ de New-York, en
attendant nos compagnons de route californiens.

Sitôt regroupés, nous faisons une pause
déjeuner à Arnave, et en profitons pour revêtir des tenues d’été ! Au cours de
l’après-midi, le groupe se scinde en deux sur la magnifique route des corniches
: tandis que Pat’ me suis sur l’ascension du col de la Chioula (1431 mètres),
le duo californien bifurque un peu plus tôt vers Ax-les-Thermes. Une après-midi
estivale, avec de magnifiques panoramas sur les massifs alentours (Monts
d’Olmes, Plateau de Beille…).

Ax est une cité thermale réputée, avec des
eaux de sources variant de 18 à 78°C. Les sciatiques et rhumatismes y sont
soignés. La ville dispose également d’une station de sports d’hiver (Ax-3
Domaines), qui accueillera le Tour de France le 6 Juillet prochain.

Notre groupe reste en forme : chacun a gardé
des forces pour gravir le difficile Port de Pailhères du lendemain matin !

Étape 6

Etape 7

Dernière grosse étape de montagne ce dimanche
23 Juin, avec un départ d’Ax-Les-Thermes vers 08h40, sous une légère bruine.
Direction le Port de Pailhères, point culminant de notre traversée des
Pyrénées, avec 2001 mètres d’altitude. Au sommet, le vent est soutenu et
glacial (mon Garmin Edge 810 relève 3°C !). Nous négocions la descente
prudemment, en longeant le pays cathare par le sud (nous passerons à quelques
encablures de Puilaurens).

Après une pause déjeuner en-dessous de
Ste-Colombe-sur-Guette, nous entamons l’ascension du col de Jau (1506 mètres),
avec une halte photos à hauteur du menhir de Counozouls. Là-haut, la météo est également
quasiment hivernale. Nous nous réfugions au chaud dans le camion, puis entamons
une descente dépaysante dans le piémont des Pyrénées catalanes, entre ajoncs et
granits. Tout semble plus sec. Nous arrivons finalement à Prades (« Prada » en
catalan), et pouvons apercevoir le massif du Canigó dont le sommet reste
dissimulé derrières des nuages.

Après avoir pris nos quartiers à l’hôtel, nous
sommes repartis pour une sortie de « décrassage » avec Julien, en
passant par de magnifiques villages (Eus, Arboussols, Marcevol et son prieuré
du XIIème siècle). Malgré la tramontane, nous avons bénéficié de températures
agréables et avons pu apercevoir la Méditerranée : notre destination finale est
en vue !

Ce soir, chacun se sent rassuré d’avoir
franchi les principales difficultés. Demain, dernière journée de la traversée :
nous prendrons la direction de Collioure en passant par le col de Palomère.

Étape_7

Etape
8

Et
voilà ! Nous sommes arrivés sens encombres à Collioure en milieu d’après-midi,
après un passage par le col de Palomère (1036 mètres). Nous avons eu une belle
journée, avec vue sur le pic du Canigó.

Cette
dernière étape s’étalait sur 112 km, avec 1500 mètres de dénivelé positif. La
descente vers Collioure et la Méditerranée s’est faite avec un vent favorable,
entre vergers, oliveraies, et vignoble.

Ce
soir, nous sommes entre Banyuls et
Rivesaltes, hauts lieux des vins doux naturels du Roussillon… Mais nous avons
préféré célébrer la fin de notre traversée avec du champagne, sur la plage de
Collioure, avant un dîner en terrasse au cours duquel chacun s’est remémoré les
faits marquants de cette semaine !

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J+1 après l’arrivée

Au lendemain de notre arrivée à l’autre bout
des Pyrénées, nous nous sommes offert une dernière sortie ! Nous sommes
partis à 5h30 à Port-Bou (Espagne), en longeant la Méditerranée sur une
magnifique route vallonnée. Une belle manière de clore l’aventure avant de nous
séparer.

A l’heure du bilan, nous avons tous vécu une semaine intense. Jour après jour,
dans un rythme parfois « mécanique » (petit-déjeuner, bagages, vélo,
douche, dîner), tout est passé très vite. Nous avons eu la sensation de vivre
les quatre saisons sur nos 8 étapes, en raison des conditions météo
exceptionnelles. Nous pensons encore aux habitants des vallées sinistrées.

Au chapitre insolite, nous ne pourrons oublier
cette impressionnante cascade découverte à la sortie d’un virage, dans la
descente du col d’Aubisque, et l’habitude que nous avions pris d’utiliser les
sèche-cheveux des hôtels afin de pouvoir repartir avec des chaussures et
vêtements secs le lendemain matin.

Côté gastronomie, l’établissement « Au fond du Gosier », à
Argelès-Gazost, a été unanimement apprécié : « highly recommended » !

La traversée « Garmin – Coast to
Coast » m’a fait parcourir 940 kilomètres en 38 heures, avec 20 000 mètres
de dénivelé positif.
Chacun a eu la sensation de progresser sur le plan sportif : pour Steph et Pat,
qui vivent sur la côte Ouest des États-Unis, l’expérience a été plus ardue que
sur les cols alpins, qu’ils avaient grimpé il y a deux ans. Patrick, originaire
de New York, a de son côté eu l’occasion de monter en puissance au cours du
séjour, franchissant les dernières difficultés pyrénéennes avec une aisance
accrue.
Les conseils d’entraînement prodigués par notre guide Julien nous ont permis
d’assimiler l’intérêt du travail spécifique, rendu plus concret avec nos Garmin
Edge 810. Ce périple constituera pour moi une excellente préparation en vue de
l’Etape du Tour.

Nous avons tous l’envie de revenir dans les
Pyrénées pour réaliser l’ascension du Tourmalet, et chacun a des rêves ou
projets plus spécifiques (Ventoux, Dolomites…etc).

Le mot de la fin sera
consacré aux remerciements : je tiens à remercier Garmin, notre guide Julien
d’Active4Adventures, Guillaume Prébois, mes compagnons de route (Pat & Steph, et Patrick),
ainsi que ma famille.

Roulez prudemment, et faites-vous plaisir !

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