Sport de haut niveau et vie de famille ?

Amélie Saussez terminait les 20km de Bruxelles sur la deuxième marche du podium. Une belle prestation ! Mais combiner cela avec une vie de famille et une petite fille de 2 ans est encore plus remarquable.

Peux-tu te présenter et expliquer où et comment tu as attrapé le virus de la course ?

Mon nom est Amélie Saussez, 30 ans.

Amélie Saussez

Je me décrirais comme une personne dynamique, bonne vivante, qui aime rire et être entourrée de ses amies. Mais à côté de ça je suis aussi une personne très stréssée et nerveuse, c’est pourquoi j’ai trouvé mon traitement très personnel : la course à pied. C’est un moment de détente qui me permet de me vider la tête et d’évacuer mon stress.

Le virus de la course à pied je l’ai attrapé il y a environ 25 ans, à l’âge de 6 ans.

À vrai dire c’est mon papa qui me l’a transmis, qu’il a lui-même hérité de son papa.

J’ai donc commencé à fréquenter le club de l’ACLo à la Louvière dès mon plus jeune âge, notamment pour des stages durant les congés scolaires.

Comment t’entraines-tu ? quels sont les différents types d’entrainement, ou autres activités nécessaires pour progresser en course à pied ?

Avec l’arrivée de ma petite puce, Zoé qui a maintenant 2 ans, nous avons dû trouver un nouvel équilibre, une nouvelle organisation pour nous permettre de continuer le sport tout en profitant de moments familiaux.

Je m’entraîne désormais 4 fois par semaine avec 2 entraînements spécifiques et 2 entrainements d’endurance. Mes entraînements spécifiques varient en fonction de ce que je prépare. Je discute avec mon coach, Jean-Luc De Sutter, des objectifs souhaités et en fonction de cela il me concocte un plan. Jean-Luc utilise l’application Garmin pour suivre les entraînements de ses athlètes.

Durant mes entraînements outre mes compagnons d’entraînements, la montre fait partie de mes meilleurs alliés. Les données indispensables pour moi sont le cardio fréquencemètre, désormais au poignet car je trouve cela plus pratique. Il est important de contrôler ses pulsations que ce soit pendant l’échauffement pour ne pas être en surrégime ou durant l’entrainement même. J’aime également la précision qu’offre le GPS Garmin pour ainsi surveiller mon allure et pouvoir travailler en dehors d’une piste de façon précise (cela m’est utile quand je dois faire des fractionnés de 4-5km car sur une piste cela peut paraître long).

À côté de cela j’ai la chance d’être accompagnée par un masseur sportif, Philippe Boelpaep dans la région de Mons. Il est indéniable que mes performances actuelles vont de pair avec ses soins.

Je dirais donc que la progression en course à pied est un mélange de divers facteurs. L’assiduité dans les entraînements, la détermination, le mental, l’état d’esprit général sont tous des facteurs importants. Il est primordial que cela reste avant tout un plaisir.

Un des facteurs clef également est l’hygiène de vie, la nutrition mais je ne me permettrais pas de donner de conseil à ce niveau. C’est d’ailleurs une de mes résolutions, en apprendre davantage sur la diététique en corrélation avec le sport.

Tu combines une vie professionnelle à plein temps et une vie d’athlète de niveau international. Comment fais-tu ?

C’est une bonne question.

Je cours tout le temps dans tous les sens du terme.

Ce n’est pas tous les jours évident surtout en ce moment où j’aimerais davantage m’investir sur le plan sportif mais où hélas ce n’est pas possible faute de temps et d’énergie.

Je cherche mon équilibre entre allouer du temps à mon sport sans que ce soit au détriment des moments essentiels passés en famille.

La course à pied rime parfois avec concession mais il est important de s’écouter. J’ai souvent dû choisir entre une soirée avec mes amies ou rester calme à la maison pour une course programmée le lendemain. L’un et l’autre n’est pas incompatible il faut continuer à vivre et que la course à pieds ne rime pas avec frustrations mais bien avec plaisir.

Tu es montée sur pas mal de podiums récemment au niveau national (20km de Bruxelles, championnat de Belgique Semi-Marathon, 3000m de la LBFA et bien d’autres). Quels sont tes prochains objectifs ?

Je vais continuer à m’entraîner sur semi-marathon, je vais participer à celui de Nivelles en Septembre. C’est une distance que j’affectionne beaucoup, je ne sais expliquer pourquoi. Peut-être parce que ce n’est ni trop court, ni trop long, que le rythme que j’ai sur cette distance me correspond. 

J’aurai ainsi déjà une bonne base pour commencer ma préparation pour le marathon d’Eindhoven qui se déroulera le 13 octobre, qui est le championnat de Belgique.

Cette année je devrai davantage travailler mon mental. En effet, d’habitude il y a toujours l’un ou l’autre de mes coéquipiers qui se joint à moi pour cette préparation mais cette année je ne pense pas que ce sera le cas, j’espère encore secrètement (à bon entendeur).

Justement pour le Marathon de Eindhoven, comment vas-tu aborder/adapter ton entrainement ?

Mon entraîneur est en train de me concocter un plan d’entraînements selon la forme du moment et l’objectif à atteindre. Je vais travailler davantage avec les fonctionnalités qu’offre Garmin et toujours bien debriefer de mes sensations avec mon coach afin d’adapter mon plan en fonction de celles-ci.

Je dois dire que depuis la naissance de ma fille je me sens pousser des ailes, j’aborde ce nouveau challenge en toute sérénité avec comme maîtres mots : motivation, plaisir, défi. J’aimerais me rapprocher des 2h40.

J’ai déjà couru 4 marathons le premier était Nice Cannes en 2014 où je termine en 3h05’06’’, ensuite Frankfurt en 2015 en 2h58’12’’, valence en 2016 en 2h54’’38’, Florence l’année passée ou je termine en 2h46’’26’.

Avec ma forme actuelle mon coach me voit aux alentours des 2h42 et je dois dire qu’il cible toujours juste. Tout dépendra donc de mon évolution d’ici le 13 octobre et du déroulement de ma préparation. Il y aura sans doute des moments plus difficiles mais avec le soutien de mon entourage et ma détermination sans faille, je pense pouvoir y arriver.

En tout cas, je vais faire le maximum pour y parvenir.