Bruxelles-Chamonix en vélo gravel pour aller grimper le Mont Blanc.

par Tom de Dorlodot

Il y a quelques jours, sur un coup de tête, mon ami Luc m’a proposé de partir à vélo jusque dans les Alpes pour aller grimper au sommet du Mont Blanc et redescendre en vol en parapente. Je n’ai pas pu résister à l’appel de l’aventure. Mes amis de Orbea m’ont rapidement préparé un tout nouveau gravel en carbone, j’ai installé des sacs dessus ainsi que la selle que j’utilisais sur mon cadre acier. Quand j’ai rentré la destination finale dans mon Garmin Edge j’ai réalisé que ça n’allait pas être facile…

Nous sommes partis de la Grande Place de Bruxelles un mercredi matin et nous avons parcouru près de 800 kilomètres en quatre jours en passant différents cols dans le Jura et dans les Alpes. Nous passions plus de dix heures par jour sur les vélos. Nous avons traversé une belle partie de la France, c’était magique. Le soir nous nous arrêtions dans des petits gites d’étape pour reprendre des forces et dormir au sec.

Le dernier jour il a neigé sur les cols et nous n’avions pas prévu de vêtements assez chauds. L’arrivée à Chamonix a été franchement difficile. Nous étions trempés et il faisait très froid nous étions transit de froid. Il faisait 2 degrés. Une fois arrivés, nous sommes allés déguster une bonne fondue pour reprendre des forces. Nous consommions plus de 6000 calories par jour, comme les cyclistes du Tour de France. C’est cool pour pouvoir faire du tourisme culinaire.

Un ami est descendu de Belgique avec mon California pour nous accueillir à Chamonix. Il a emporté mon parapente biplace et mon matériel de haute montagne pour pouvoir gravir le Mont Blanc. La météo n’était franchement pas prometteuse. Il avait beaucoup neigé et les refuges allaientfermer pour la fin de saison. Il était tombé un mètre de neige fraiche en altitude. L’hiver était déjà là. Il n’y avait pas de temps à perdre.

Une fenêtre météo s’est ouverte et nous avons décidé de tenter le coup. Nous sommes partis en fin de matinée à pied du fond de la vallée vers le premier refuge. Il y avait 2000 mètres de dénivelé positif à grimper. C’était dur après avoir déjà parcouru 800 kilomètres à vélo. Arrivé au refuge nous avons dormi quelques heures et nous sommes repartis vers trois heures du matin pour passer le couloir du Gouter dans des bonnes conditions. Quand il fait bien froid, les appuis sont meilleurs et il y a moins de chutes de pierres. Il y avait beaucoup de neige et nous avons pris plus de 2h30 pour ce passage plus compliqué.

Le soleil s’est levé vers 7 heures et nous avons découvert une montagne couverte de neige fraiche, presque immaculée. Nos pieds s’enfonçaient dans la neige profonde et c’était vraiment physique. Petit à petit nous avons pu prendre de l’altitude. Il y a eu quelques passages techniques sur de la neige soufflée ou de la glace instable. Nous avons décidé de laisser le parapente au dôme du Gouter à 4300 mètres car le vent était trop fort pour voler et le sac de 18 kilogrammes nous ralentissait pas mal.

Nous sommes arrivés au sommet vers 14 h. La vue était sublime. On voyait tout le Valais, les Bauges, le massif de la Belledone et même les Ecrins. Nous sommes vite redescendus pour aller récupérer le parapente au Dôme du Gouter. Arrivé sur place le vent était toujours fort mais nous avons pu décoller avec le biplace et voler jusqu’à Chamonix. Nous sommes descendus dans la vallée en 40 minute. Heureusement car à pied cela aurait pris une grande journée de marche !

C’était vraiment une belle aventure !